« Les noces pourpres ont-elles commencé ? », s’interrogeait un salarié de Twitter sur la messagerie interne du réseau social, le 3 novembre, faisant une allusion directe au massacre de la série Game of Thrones. Propriétaire depuis neuf jours, le milliardaire Ellon Musk a déjà cassé le modèle de la plateforme. Il a lancé un plan social massif, licenciant par mail la moitié des effectifs du groupe et se plaint dans le même temps de l’effondrement des revenus publicitaires. Les annonceurs fuient en masse, inquiets de la révision à la baisse de la politique de modération et des dérives que cela risque d’entraîner.
À quelques jours des élections américaines de mi-mandat, les responsables d’organisations de droit civique et sur la désinformation s’inquiètent des dérives constatées sur la plateforme EET des conséquences que la suppression massive des équipes de modération pourrait avoir sur le scrutin et les jours d’après. « Avec l’horrible attaque contre Paul Pelosi [l’époux de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des Représentants a été attaqué à son domicile à Los Angeles – ndlr], nous avons mesuré comment les théories conspirationnistes diffusées sur les réseaux sociaux peuvent se transformer en violence dans le monde réel. Pourtant Musk accélère dangereusement le processus », prévient Sacha Haworth, directeur de l’organisation Tech Oversight Project.
L’incursion du milliardaire libertarien dans le monde d’Internet et des réseaux sociaux souligne l’incurie passée du monde politique qui a accepté de laisser prospérer ces géants du numérique sans contrôle, sans réglementation, sans même les obliger à payer des impôts. Il constate aujourd’hui le danger qu’ils peuvent représenter. En une semaine, Elon Musk est en train de dynamiter tous les concepts sur lesquels Internet s’est développé depuis sa création il y a trente ans. Il a commencé par Twitter.
